lundi 18 juin 2018

Première bourse aux livres : check !

Avec 5000 nouveautés par an, l'acheteur régulier de bandes dessinées se retrouve tôt ou tard confronté à un manque de place. Il finit par se concentrer sur le suivi de ses séries, moins acheter et ne plus trop se lancer dans des titres dont il n'a aucune idée du nombre total de tomes. Les éditeurs ont clairement compris ce dernier point, ce qui se traduit par la précision de la tomaison finale sur de plus en plus de nouvelles sorties. Malheureusement, concernant le problème de place, ça ne résout pas grand-chose.

À la librairie, on se rend compte que des lecteurs réguliers hésitent à acheter à cause du manque de rangement chez eux. La plupart ont des séries qu'ils ne souhaitent plus poursuivre pour diverses raisons (annulation de la parution, lassitude, etc). Il y a aussi l'évolution des goûts, qui fait qu'une BD qu'on a aimé par le passé peut finir par ne plus susciter l'envie de l'avoir nécessairement dans nos étagères. Des clients cherchent ainsi à se débarrasser de certaines de leurs acquisitions pour avoir un gain d'espace, mais beaucoup ne savent pas trop comment s'y prendre.

Il y a Internet, mais c'est souvent assez fastidieux et chronophage. Il faut être présent sur plusieurs sites, renouveler les annonces ou je ne sais quoi pour espérer vendre. Ajoutez à cela des frais de port ou encore les commissions de sites de vente pour décourager la plupart des vendeurs en herbe.

Depuis pas mal de temps déjà, le big boss a une idée pour tenter d'aider notre clientèle à régler ce problème : une bourse aux livres. Le but n'est pas de nous lancer dans le marché de l'occasion. Comme le chef le dit si bien, c'est pratiquement un métier à part avec ses propres modes de fonctionnement. D'ailleurs, des confrères qui en font ont souvent un espace clairement délimité et consacré à l'occasion. Il y en a même qui possèdent un local dédié. De notre côté, ce n'est clairement pas notre envie. Néanmoins, permettre à nos clients d'en vendre ponctuellement est une idée qui a fait son bout de chemin jusqu'à germer cette année.


Pour nous aider dans cette tâche, Tony du salon de la BD et du livre de Fort-Mardyck nous a aiguillé sur par mal de points grâce à son expérience. Il nous a notamment permis d'obtenir un auteur en dédicace pour l'événement, à savoir Didier Pagot pour son dernier album, Le sentier de la guerre, chez Glénat.


En amont, nous avons sondé nos clients pour prendre un peu la température. Les résultats furent très encourageants pour se lancer. L'objectif était de réaliser la première édition de cette bourse le même jour que la fête de la Rue de la Soif. Si vous ne connaissez pas Dunkerque, cette rue, qui s'appelle officiellement Rue de l'Amiral Ronarc'h, abrite pas mal de bars et de restaurants. Presque chaque année, l'association des commerçants de cette rue réalise une fête avec de la musique à l'approche de l'été. Cette année fut celle des 10 ans, et elle a voulu marquer le coup avec une bourse vintage durant la journée du 9 juin. On s'est donc en quelque sorte allié à eux pour profiter de l’engouement.


Une fois la date calée, les inscriptions ont pu débuter. Pour une première fois, nous avons tablé sur une trentaine de places, qui furent réservées rapidement. À trois euros l'emplacement, le risque était minime pour les vendeurs en herbe. De plus, la mairie de Dunkerque est parvenue à nous fournir des tables. Il ne manquait plus qu'aux vendeurs de ramener des chaises et leurs livres.

L'installation débuta le samedi 9 juin à partir de 8H. Je suis personnellement arrivé à 7h45, et Christophe avait déjà pratiquement installé la moitié des emplacements. Parallèlement à cette installation, les vendeurs sont arrivés progressivement, ce qui a permis une mise en place dans les meilleures conditions. L'ambiance était déjà au beau fixe.

Bon, allez, il y a eu un petit couac. On a beau tout faire pour tout se passe parfaitement, il y a forcément quelqu'un pour râler. Dans le cas présent, ce fut l'une des habitantes de l'immeuble où se trouve la librairie. Cette charmante dame n'appréciait guère qu'on installe des tables sur son trottoir et prétextait qu'on bloquait l'entrée. Loin de moi l'envie d'être méchant, mais certaines personnes n'ont clairement rien de mieux à foutre que de faire chier les autres. Les trottoirs étant très larges, il y avait évidemment suffisamment de place pour ne pas gêner l'entrée du bâtiment. Enfin bref, elle a râlé un petit coup et elle est retournée à ses préoccupations. Elle me rappela un peu le couple de petits vieux dans le Muppet Show. (Oups, pardon, j'avais dit que je ne serai pas méchant.)

Mon trottoir ! Scrogneugneu !

Après deux-trois passages pour servir du café, du jus d'orange et des viennoiseries, la bourse fut pleinement lancée. Même si le ciel était plutôt gris, il n'y a pas eu de pluie. Le public a pu être assez présent pour cette première édition. Jour de marché oblige, le monde a vraiment commencé à arriver en fin de matinée. Le nombre conséquent d'animations en ville a sans doute aussi freiné la fréquentation. Cependant, de l'aveu de quelques vendeurs habitués à ce type de bourse, l'affluence fut très correcte pour une première édition.

Nous avons des choses à améliorer et nous devrions sous peu envoyer un mail pour recueillir l'avis des vendeurs. Pour les prochaines fois, il faudra peut-être veiller à éviter les journées proposant trop d'événements en ville. De plus, commencer aussi tôt n'est pas forcément nécessaire. Il reste à voir si nous allons réitérer l'expérience dès l'année prochaine. Mine de rien, cela reste une organisation importante à notre échelle. À l'heure actuelle, on partirait davantage à une édition une année sur deux, mais rien n'est fixé dans le marbre.

En tout cas, d'un point de vue personnel, ce fut une belle expérience. J'ai pu faire des petites trouvailles et discuter avec des vendeurs, dont l'un vendait une partie de sa collection de comics VO et VF. Côté magasin, ce fut aussi une journée exceptionnelle. Pour preuve, mon bien aimé big boss avait la banane toute la journée, et comme on dit, un sourire, ça n'a pas de prix. (Enfin, pas trop.)

Ne me jugez pas.

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